LES AGRESSIONS SEXUELLES
Agresser sexuellement, c'est imposer des attitudes, des paroles, des gestes à connotation sexuelle contre la volonté de quelqu'un en utilisant la menace, le chantage, la manipulation, l'intimidation ou la violence verbale, physique ou psychologique. Il s'agit d'actes de domination, d'humiliation ou d'abus de pouvoir principalement commis envers les femmes et les enfants. Lors d'une agression sexuelle, l'agresseur prend le contrôle sur l'autre personne.
LES FORMES D'AGRESSIONS À CARACTÈRE SEXUEL
AGRESSION SEXUELLE
C'est un rapport sexuel, non désiré et imposé, avec pénétration qu'elle soit vaginale, anale ou orale. La pénétration peut être faite avec le pénis, une autre partie du corps ou un objet. Avant 1983, cet acte était appelé viol.
INCESTE
Lorsque l'agresseur a un lien de sang avec la victime. Il peut s'agir d'un parent, d'un grand-parent, d'une tante, d'un oncle, d'un frère, d'une soeur, etc.
HARCÈLEMENT SEXUEL
Ce sont des conduites se manifestant par des paroles ou des gestes répétés et non voulus. Cela peut porter atteinte à l'intégrité physique ou psychologique de la personne. Seule la personne victime peut déterminer si elle a eu le sentiment ou non d'être harcelée. Des sifflements, des regards « qui déshabillent », des commentaires déplacés peuvent être des exemples de harcèlement sexuel.
PÉDOPHILIE
Déviation dans laquelle un adulte reçoit ou commet une faveur sexuelle de la part d'un enfant.
EXHIBITIONNISME
Quand une personne expose ses organes génitaux ou se masturbe devant une ou plusieurs personnes dans le but de surprendre, choquer, impressionner ou intimider autrui.
VOYEURISME
Quand une personne cherche à surprendre l'intimité sexuelle d'une ou de plusieurs personnes.
EXPLOITATION SEXUELLE
C'est un ensemble d'activités qui inclut la prostitution, l'esclavage sexuel, le tourisme sexuel et la traite des êtres humains. Exploiter sexuellement, c'est amener une personne à se prostituer et en retirer un bénéfice, la plupart du temps financier.
PROSTITUTION JUVÉNILE
C'est l'utilisation du corps des personnes mineures à des fins sexuelles dans le but de récolter de l'argent.
ATTOUCHEMENTS
Lorsqu'une personne touche le corps (les organes génitaux ou autres) d'une autre personne, sans son consentement et que cette situation entraîne malaise et inconfort. Cela peut porter atteinte à l'intégrité physique ou psychologique de la personne.
FROTTEURISME
C'est un acte répété et volontaire de toucher ou de se frotter sur des personnes habillées et non consentantes, généralement dans des lieux publics très fréquentés qui favorisent le contact physique et l'anonymat (p. ex., foule, métro, bar).
UN ENJEU SOCIAL
Les agressions à caractère sexuel font partie d'une problématique plus large de violence faite aux femmes. Ces violences existent parce que nous évoluons dans un système patriarcal. Le patriarcat est un système de domination qui repose sur des inégalités, de l'exploitation, de la discrimination, des privilèges, des valeurs, des normes, des lois, des religions et de la socialisation. Ce système est notamment basé sur la prétention qu'il existerait une infériorité naturelle des femmes en tant qu'êtres humains.
De cette prémisse découle la supériorité des hommes en plus des droits, privilèges et avantages qui leur sont octroyés d'office comme l'accès au pouvoir et aux emplois mieux rémunérés ou encore le partage inégal des travaux domestiques et de la responsabilité face aux enfants. D'autres systèmes d'oppression comme le racisme ou l'hétérosexisme s'ajoutent au patriarcat et rendent les femmes plus vulnérables à ces violences.
S'ensuit forcément la tolérance envers les actes de violence commis par les hommes sur les femmes. Puisque certaines femmes dérogent du rôle prescrit par ces système c'est-à-dire, la femme soumise, obéissante, douce, maternelle, etc., la violence devient en quelque sorte justifiée et on l'explique avec toutes sortes d'excuses aberrantes trop souvent répétées à propos des femmes victimes de violence : « Elle l'avait cherché! », « As-tu vu comment elle était habillée? », « Qu'est-ce qu'elle faisait à cet endroit aussi? », « Elle n'a pas vraiment dit non. », « Elle n'aurait pas dû boire autant. » Tous ces commentaires qui ne font que jeter le blâme sur la victime et déresponsabiliser l'agresseur.
Cette tolérance et cette banalisation de la violence sont d'autant plus maintenues par tous les mythes, préjugés et fausses croyances qui sont véhiculés et non démentis dans la société, entre autres, par les médias et les réseaux sociaux. C'est le cas des nouvelles sensationnalistes en regard des agressions à caractère sexuel qui parlent de drames conjugaux passionnels, du « bon gars » qu'on n'aurait jamais cru capable de tels gestes, de pulsions incontrôlables, plutôt que de situer ces agressions dans leur contexte social de rapports inégaux entre les sexes.
L'éducation, ou plutôt le manque d'éducation dans ce cas-ci à un rôle très important à jouer au niveau de la tolérance face à la violence envers les femmes. En effet, l'éducation stéréotypée des filles et des garçons, dans des rôles féminins et masculins très restreints, ainsi que l'absence de véritables connaissances sur une sexualité saine continuent de perpétuer des rapports inégaux entre les femmes et les hommes et, par le fait même, ne permettent pas de mettre fin à toute cette violence.
C'est tout cela que le Calacs tente de dénoncer notamment avec le volet lutte et défense des droits des femmes. Tenter de ramener l'égalité entre les femmes et les hommes pour que cessent cette supériorité dite naturelle des hommes sur les femmes et du même coup cette tolérance inacceptable de la violence envers les femmes.